La 48e édition de l'école de GIF a eu lieu à Aussois du 19 au 23 septembre. Elle était organisée par le LPSC en collaboration avec le LSM, l'IPNL et le LAPP.
La thématique était la physique souterraine avec des cours sur la détection directe de matière sombre (J. Billard) et les neutrinos (M. Bongrand, M. Zito et S. Lavignac). Les spécificités de la physique souterraine (A. Bettini, M. de Jesus, A. Bochon et G. Warot) étaient également au programme.
Une visite du laboratoire souterrain de Modane a complété cette semaine d'enseignements qui a été un grand succès et a souligné l'intérêt et l'attrait de cette thématique.
Plus d'informations : GIF 2016
La cérémonie de remise de la médaille de bronze du CNRS à Marie-Hélène Genest aura lieu le vendredi 30 septembre La médaile de bronze récompense le premier travail d'un chercheur, qui fait de lui un spécialiste de talent dans son domaine. Cette récompense représente un encouragement du CNRS à poursuivre des recherches bien engagées et déjà fécondes. Environ 85 % de la matière de l’Univers n’a jamais été directement observé. De quoi est donc composée cette matière noire qui échappe à nos télescopes ? Cette question mobilise de nombreux chercheurs, parmi lesquels Marie-Hélène Genest. Cette physicienne canadienne obtient son doctorat en 2007 à l’université de Montréal. Son sujet de thèse : la recherche du neutralino, une particule hypothétique neutre et massive, qui est un excellent candidat pour la matière noire froide. Pour ces travaux, elle participe à Picasso, une expérience de détection directe de la matière noire, et travaille sur Atlas, l’un des détecteurs du Large Hadron Collider (LHC). Elle poursuit au sein d’Atlas, à l’université LMU de Munich, la recherche de la supersymétrie avec les toutes premières données du LHC. En 2011, elle est recrutée par le CNRS et affectée au LPSC, où elle se spécialise dans la recherche de particules exotiques. Ses résultats importants en physique des particules, ainsi que son activité d’encadrement d’équipes et de jeunes chercheurs, lui valent aujourd’hui cette distinction.
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En 2014, la seconde rencontre du groupe avait été organisée au LPSC sous l'impulsion de Rémi Faure et d'Olivier Zimmermann.
Cet été, le dynamisme du groupe LUGE lui vaut le trophée du "groupe d’utilisateurs LabVIEW francophone le plus actif" remis par National Instrument à l'occasion de son "NI Week" à Austin, du 31 Juillet au 4 Août 2016.
Depuis plusieurs années, les utilisateurs de LabVIEW en France et dans le monde se sont constitués en « LabVIEW User Groups » pour favoriser des rencontres et des échanges techniques autour de ce logiciel de programmation. Fondé en 2013, le LUGE (LabVIEW User Grenoble Exchange) regroupe des développeurs de la région Rhône-Alpes de tous niveaux et milieux professionnels. Pour les personnels du CNRS, il permet d'échanger connaissances et contacts avec des entreprises qui utilisent LabVIEW dans un autre contexte.
Par ce trophée, le LabVIEW User Group de Grenoble est reconnu au niveau international pour la qualité et l'intérêt des rencontres qu'il a organisées. Ses présentations ont été reprises plusieurs fois lors d'autres conférences et journées techniques.
Une partie des remerciements du groupe va au LPSC qui a contribué par son accueil à sa réussite.
Références :
La collaboration Pierre Auger a appris avec une profonde tristesse la nouvelle du décès de James W. Cronin (Jim Cronin), professeur émérite en Physique, Astronomie & astrophysique de l’Université de Chicago. Jim Cronin était un des pères fondateurs de l’Observatoire Pierre Auger, à la conception duquel il a largement contribué ; il en était un des porte paroles émérites.
Cette nouvelle affecte la communauté scientifique internationale.
Jim Cronin avait obtenu son doctorat de Physique en 1955 à l’Université de Chicago et débuté sa remarquable carrière comme physicien assistant au Laboratoire national de Brookhaven de 1955 jusqu'à 1958 ; puis il a été nommé à un poste de professeur de physique à l’Université de Princeton. En 1971 il est retourné à l’Université de Chicago, en tant que Professeur.
Durant sa carrière de chercheur, il a travaillé sur le « Cosmotron » de Brookhaven, puis au Bevatron à Berkeley. A Princeton, il a étudié les désintégrations des hypérons, puis les désintégrations des mésons K, ce qui a conduit à la découverte de la violation de CP. Après cette découverte, il a passé une année en France, entre 1964 et 1965, menant ses recherches avec René Turlay au Centre d'Etudes Nucléaires de Saclay, et donnant des cours au Collège de France. De retour à Princeton, il a entrepris une série d’expériences pour poursuivre l’étude des modes de désintégration des kaons neutres. En 1971, à l’Université de Chicago il fut à l’origine de la création d’un groupe analysant les besoins techniques nécessaires à la production et à l’étude des collisions protons-anti protons au Tevatron.
Dans les années 80, Jim Cronin a décidé de se consacrer à l’étude des rayons cosmiques, intérêt qui s’est concrétisé dans la réalisation de l’expérience CASA, un observatoire de 1 km2 pour détecter les sources de gamma au dessus de 100 TeV. Dès 1991 il a développé, avec Alan Watson, les premiers concepts d’un observatoire de plusieurs milliers de km2 pour l’étude des rayons cosmiques d’ultra haute énergie, au delà de 1 EeV. De ces idées pionnières et visionnaires est né l’Observatoire Pierre Auger ! C’est également grâce à ses efforts et à sa persévérance que la collaboration Pierre Auger a pris forme, réunissant jusqu’à 400 physiciens de 19 pays pour travailler à la concrétisation et la réussite de ce vaste projet. Avec Murat Boratav, notre regretté collègue, également père fondateur de l’Observatoire Pierre Auger, il a joué un rôle crucial dans la participation de la France à cette aventure scientifique. En 1999, Jim Cronin a été invité pour un an au Collège de France, en tant que titulaire de la « chaire internationale ». Il est revenu régulièrement pour de courts séjours à Paris par la suite.
En préambule rappelons que l’expérience STEREO recherche l’existence d’un nouveau constituant élémentaire de la matière (un type de neutrino dit stérile) en réalisant une mesure d’oscillation d’antineutrinos électroniques à très courte distance du réacteur de recherche de l’Institut Laue Langevin (ILL) à Grenoble.
Ce projet, fruit d’une collaboration internationale, a franchi une étape importante ces dernières semaines. En effet, les différents éléments du détecteur STEREO (photo), mis au point à l’IRFU Saclay, ont été assemblés puis testés à Grenoble dans le hall ARIANE du laboratoire avec le support des services techniques et des physiciens du LPSC. Il a été ensuite transporté dans le hall expérimental de l’ILL le 11 Mai, ce qui a nécessité une combinaison de moyens de manutention par grue et camion pour un envol au dessus les grilles du LPSC (photo) puis un transport jusqu’au bâtiment réacteur. La fenêtre en temps était très contrainte pour l’entrée des gros éléments tels que le détecteur et certaines pièces du blindage. Manquer ce rendez-vous aurait retardé de plusieurs mois l’installation de l’expérience.
La casemate dans laquelle sera installée l’expérience STEREO à l’ILL a, elle aussi, fait l’objet d’une intense activité fin avril puisque plus de 70 tonnes de plomb sous forme de briques ont été manipulées (photo) pour construire des murs de protection. Ce travail de force, auquel a participé une large équipe du LPSC agrégeant les services techniques et le groupe de physique STEREO a été mené en un temps record : 2 jours. Cette réalisation permettra de réduire à un niveau acceptable le bruit de fond issu des lignes d’expériences voisines.
L’été sera encore très occupé avec la phase d’installation du détecteur dans son blindage de plomb et de polyéthylène et le transfert à l’ILL du veto muon, conçu et réalisé au LPSC. Le dispositif complet (au total l’ensemble pèsera environ 90 tonnes) sera finalement positionné à l’aide de coussins d’air à une dizaine de mètres du cœur du réacteur. Il faudra attendre le « feu vert » de l’Autorité de Sureté Nucléaire pour le remplissage du scintillateur et la mise en service du détecteur. De nouveau un timing serré si l’on veut profiter des cycles du réacteur ON avant une phase d’arrêt prévue en mars 2017.
Si tout se déroule comme prévu cet été, nous devrions commencer à détecter nos premiers antineutrinos vers la fin septembre.