Le modèle standard de la cosmologie est aujourd'hui solidement ancré, avec les derniers résultats du satellite Planck notamment : les équations de la Relativité générales permettent de décrire dans le cadre du modèle du Big-Bang l'évolution d'infimes perturbations produites lors d'une phase d'inflation primordiale tout au long des 13,8 milliards d'années d'histoire de notre univers. Contenu (matière baryonique, matière noire, énergie noire) et dynamique (vitesse d'expansion) sont précisément mesurés avec le rayonnement fossile.
Et pourtant la nature de la matière noire reste totalement inconnue (26% du contenu-énergie aujourd'hui), l'énergie noire qui dicte l'évolution de l'espace depuis environ 5 milliards d'années est toujours très mystérieuse (69% du contenu-énergie aujourd'hui) et de nombreux modèles d'inflation restent en lice pour expliquer l'origine des inhomogénéités qui deviendront les galaxies et les amas de galaxies. Il faut donc poursuivre la cartographie de l'univers observable : observer la plus large fraction du ciel possible pour accéder aux grandes échelles angulaires, observer les galaxies proches et lointaines pour suivre l'évolution de leur distribution spatiale le plus finement et longuement possible. C'est ce que va réaliser la collaboration DESC (Dark Energy Science Collaboration) avec les données du télescope LSST (Large Synoptic Survey Telescope).
Le projet LSST est un télescope de la classe des 8m, équipée de la plus grande caméra jamais construite avec plus de 3 milliards de pixels et un champ de vue de près de 10 degrés-carée, qui permettra dès 2022 de dresser une carte 3D de l'Univers avec une profondeur et une précision inégalées. Le catalogue de plusieurs milliards de galaxies, de centaines de milliers d'amas de galaxies permettra une étude sans précédent de notre Univers et fournira des informations capitales en cosmologie. L'évolution du spectre de puissance de la matière ou l'évolution du nombre d'amas de galaxies en fonction du temps et de leur masse par exemple font partie des sondes cosmologiques qui permettent d'appréhender la dynamique de l'Univers mais aussi le rôle de la matière noire dans la formation des grandes structures. L'équipe est impliquée fortement dans ce projet, tant au niveau instrumental qu'au niveau scientifique.