Image de l’amas de Persée vue par Euclid

Cosmologie observationnelle

L’équipe est engagée de longue date sur la thématique de la cosmologie observationnelle et instrumentale (ballon Archeops en 1998 et satellite Planck à partir des années 2000). Elle se projette aujourd’hui dans de futurs projets CMB (fond diffus cosmologique) sol et espace (LiteBIRD, SOCMB-S4). Son savoir faire sur la technologie KIDs (« Kinetic Inductance Detectors ») lui permet de développer de nouveaux instruments, comme elle l'a fait sur les projets NIKA, NIKA2 et CONCERTO.

Depuis plus de dix années, l'équipe est aussi engagée dans deux projets de grands relevés de galaxies de 4e génération (Euclid et LSST). Après des contributions dans les phases de construction et de préparation de la science, nous nous préparons et participons désormais à la validation des données et l’exploitation scientifique de ces relevés.

Les expériences auxquelles nous participons visent à caractériser le contenu de notre Univers et en retracer l'évolution. Pour ce faire, nous avons toujours été très impliqués dans le développement de divers instruments sol ou spatiaux, afin d'acquérir une forte expertise et savoir faire dans le développement et exploitation de divers types de détecteurs. Nous sommes aussi impliqués dans l'analyse des données et leur interprétation, avec une expertise sur les méthodes statistiques et le « machine learning ». Ces différents aspects contribuent à rendre l'équipe multidisciplinaire, avec des compétences en instrumentation, analyse de données et phénoménologie.

  •  Instrumentation : l’équipe a acquis une expertise sur la technologie KID (« Kinetic Inductance Detectors »), notamment pour des instruments dédiés à la cosmologie. Ces développements sont réalisés dans le cadre d’une synergie grenobloise sur cette activité, concrétisée par la création du GIS KIDs. Nous bénéficions par ailleurs des supports technique du laboratoire, par exemple pour la conception et l’électronique de détecteurs et caméras de NIKA2, ou la réalisation du chargeur de filtre et du CCOB (« Camera Calibration Optical Bench ») de LSST.
  • Analyse de données : le développement de « pipelines » d’analyse, l’étalonnage, le « commissionning » et la caractérisation des performances de nouvelles expériences constituent le deuxième grand volet de nos activités. Ces dernières donnent une grande visibilité et amènent les membres de l’équipe à jouer des rôles majeurs dans des collaborations internationales (CONCERTO, Euclid, LSST/DESC, NIKA2). C’est en effet à cette étape que se joue la maîtrise des effets systématiques, qui est critique pour la réussite de l’exploitation scientifique.
  • Interprétation des données : l’exploitation et l’interprétation des données collectées constitue le dernier grand volet de nos activités. Au cours des années, l’équipe a contribué de manière significative aux expériences mesurant le fond diffus cosmologique (CMB) en température et en polarisation, la reconstruction de l'effet de lentille gravitationnelle sur le CMB et la mesure de l’effet Sunyaev-Zeldovich (SZ), et bien d’autres.

L’équipe est aujourd’hui pleinement impliquée dans la préparation et l’exploitation des deux grands relevés majeurs que sont Euclid et LSST. Dans le même temps, l’équipe continue d’être force de proposition pour contribuer à la prochaine génération d’instruments CMB sol et espace (LiteBIRD, SO, CMB-S4).

Projets et activités de l'équipe (ordre alphabétique)

Activités instrumentales (salle millimétrique)

Les laboratoires LPSC, Institut Néel, IPAG et IRAM sont moteurs dans le développement de la nouvelle génération de détecteurs cryogéniques KID (« Kinetic Inductance Detectors ») dans le cadre du Groupe d’Intérêt Scientifique (GIS) KIDs. Ce dernier vise à assurer et améliorer la visibilité des activités de la collaboration. Le périmètre d’action du GIS KIDs comprends la fabrication et la validation photométrique des KIDs, la cryogénie, le système de lecture et d’acquisition, l'instrumentation annexe et l'étalonnage scientifique. Notre équipe ainsi que les services électronique, mécanique et SDI, jouent un rôle clef pour le développement du système de lecture et le logiciel d’acquisition, la conception et la fabrication de l’optique de reprise, et les mesures de caractérisation des détecteurs. En 2021, nous avons renforcé les activités du GIS KIDs en équipant un nouveau laboratoire millimétrique au LPSC. Celui-ci a été installé dans le hall projet du laboratoire et fonctionne en parallèle de celui de l'Institut Néel. La salle millimétrique est conçue autour de l’instrument KISS qui a été rapatrié à Grenoble et modifié pour les contraintes des mesures en laboratoire. À l’instrument KISS se rajoute une série équipements de pointe, telles un banc de tests pour l’électronique de lecture, un réseau d’ordinateurs pour l’acquisition, un simulateur du ciel et une table de pointage pour simuler les observations astrophysiques, ainsi qu’un système de modulation et mesure de la polarisation.
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CMB-S4

Le projet CMB-S4 fait partie de la prochaine génération d’expériences CMB au sol. Avec 0,5 million de détecteurs couvrant une gamme de fréquence de 20 à 300 GHz, cette expérience mesurera la température et la polarisation du CMB avec une précision jamais atteinte. Son programme scientifique ambitieux couvre la recherche de mode B primordiaux signant l’inflation, la recherche de nouvelles particules reliques, la détermination de la hiérarchie de masses des neutrinos, la compréhension de la formation des structures ou encore l’étude de l’univers transitoire. L'expérience se compose d'un réseau de 3 SAT de 0,6 m de diamètre et de 3 LAT de 6 m de diamètre qui seront installés en priorité dans le désert de l'Atacama et possiblement au pôle Sud pour une première lumière dans les années 2030. L’équipe et les services techniques sont déjà engagés dans le développement de l’électronique de lecture à température ambiante et dans le « Data Management » du projet. Nous visons une contribution forte à la reconstruction de l’effet de lentille gravitationnelle et à la cosmologie avec les effets SZ thermique et cinétique.
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CONCERTO (et prototype KISS)

Le LPSC, au sein du GIS-KIDS, a été moteur dans le développement de spectro-imageurs millimétriques au sol à base de KIDS via des interféromètres types Martin-Pupplet (MPI). KISS, qui a été installé au télescope de QUIJOTE à l’observatoire du Teide à Tenerife de fin 2018 à 2020, a constitué un expérience prototype. L’instrument a été conçu et construit dans le cadre du GIS-KIDS avec le leadership du LPSC et une très forte contribution des services techniques du LPSC (mécanique, instrumentation, électronique). L’instrument CONCERTO (« CarbON CII line in post-rEionisation and Reio- nisaTiOn »), qui a été exploité au télescope APEX à 5000 m au Chili, a été construit grâce à un financement ERC senior en collaboration avec le LAM. CONCERTO utilise 2 matrices de 2172 détecteurs chacune, correspondant à un plan focal de 18,6 minutes d’arc de diamètre, dans le domaine spectral de 130 à 310 GHz, et avec une résolution spectrale maximale de 1,8 GHz. Le LPSC a pris en charge la conception optique ainsi que la conception et fabrication de l’électronique et du système d’acquisition. CONCERTO a fonctionné avec succès entre avril 2021 et mai 2023. Les membres de COSMO-ML ont participé régulièrement aux campagnes d’observations et de maintenance de l’instrument. Celles-ci ont permis d’assurer les observations du large programme sur le « line intensity mapping » [CII] pour 1300 heures dans le champ COSMOS. En outre, le LPSC a été moteur et a pris en charge des observations du spectre SZ pour environ 300 heures dans 5 amas de galaxies. Actuellement, nous sommes fortement impliqués dans le développement du pipeline en spectroscopie et dans l’exploitation des données SZ des amas de galaxies, pour la mesure de leur masse, de leur température et de leur vitesse.
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Euclid

Il s'agit d'une mission satellite de l'ESA, lancé au point L2 de Lagrange en Juillet 2023, visant la cosmologie dans le domaine visible et infra-rouge via l'effet de lentille gravitationnel faible, le « clustering » de galaxies et les amas de galaxies. Avec deux instruments à l’état de l’art — l’imageur visible VIS et le spectromètre infrarouge NISP — et une très grande couverture du ciel, Euclid représente une expérience majeure de cosmologie pour les décennies à venir. L’équipe est fortement impliquée dans la caractérisation du NISP avec la prise en charge des tests de compatibilité électro-magnétique des détecteurs ainsi que des sources de calibration. Nous sommes actuellement fortement impliqués dans l’analyse des données d’Euclid au sein du « Science Ground Segment ». Dans ce cadre, nous avons la responsabilité de l’analyse des données internes, ainsi que de la construction des masques des propriétés d’observation, de l’instrument et de la brillance du ciel. Les variations spatiales de ces derniers peuvent donner lieu à des effets systématiques dans la détection de galaxies. Nous travaillons à la mise en place d’algorithmes pour corriger la fonction de corrélation 3x2-pts et la fonction de détection des amas de galaxies de ces effets. Nous participons également au « Science Working Group » lentillage et amas de galaxies pour l’étude des effets systématiques dans l’estimation des paramètres cosmologiques.
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LiteBIRD

Le projet d'expérience satellite LiteBIRD est un projet de nouvelle génération de la JAXA, la NASA et l'ESA, dont le lancement est prévu en 2033. Il vise la mesure des anisotropies du fond diffus cosmologique (CMB) en polarisation, avec notamment la mesure des modes B dus aux ondes gravitationnelles primordiales. Cette expérience aura une couverture en fréquences inédite (14 bandes en fréquence entre 34 et 448 GHz) avec 3 instruments (LFI, MFI et HFI) et une sensibilité inégalée. Ainsi, elle réalisera la mesure la plus précise de l’énergie de l’inflation, ouvrant la porte vers la physique de l’Univers primordial. L’équipe a pris en charge la caractérisation au sol de la mesure de la polarisation avec les instruments à fréquences moyennes et hautes. Nous sommes également impliqués dans la préparation de l’analyse des données et notamment en ce qui concerne la calibration en vol et la correction des effets systématiques. Nous participons également aux études de physique en incluant la mesure de l’effet SZ et des émissions d’avant-plan en polarisation. La compréhension de ces dernières sera fondamentale pour réaliser les objectifs cosmologiques.
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LSST (énergie et matière noire, transitoires, « computing »)

Observatoire Rubin, relevé LSST et énergie noire

Photo de la construction (prise en avril 2022) de l’observatoire Vera C. Rubin au Cerro Pachón, au Chili, à 2,682 m d’altitude (crédit : Rubin Obs/NSF/AURA).

La cosmologie observationnelle, et en particulier les observations de supernovæ lointaines, a montré que l’Univers était en expansion accélérée. Cette accélération peut être expliquée par l’ajout d’une composante énergétique de pression négative, semblable à une constante cosmologique, mais d’origine encore inconnue. Pour mieux comprendre la nature de cette composante (appelée énergie noire) et l'ensemble du modèle cosmologique, le « Legacy Survey of Space and Time » (LSST), mené à l’Observatoire Vera C. Rubin (Chili, voir la figure), va permettre de tracer l’histoire de l’expansion de l’Univers via un certain nombre de sondes cosmologiques. Le télescope va observer près de la moitié du ciel, deux à trois fois par semaine, pendant dix ans, et détectera des centaines de milliers de supernovæ et des milliards de galaxies. Avec plus de trois milliards de pixels, la caméra placée au foyer du télescope est la plus grande caméra CCD jamais construite. L'IN2P3 a eu la responsabilité de la construction et de la mise en service du système changeur de filtres et les services techniques du LPSC ont développé le chargeur de filtre ainsi que le CCOB (« Camera Calibration Optical Bench »). La « Dark Energy Science Collaboration » (DESC), dans laquelle une partie de l’équipe est largement impliquée, coordonne l’exploitation cosmologique des données du LSST.

Cosmologie avec les amas de galaxies du LSST

Les amas de galaxies représentent l'ultime étape de formation des structures de l’Univers. Leur distribution en fonction de la masse et du redshift est sensible au contenu en matière et énergie noires, et à leurs propriétés. Utiliser le comptage d'amas comme sonde cosmologique requiert donc d'en connaître leur masse. Dans le domaine visible couvert par Rubin, l'effet de lentille gravitationnelle faible est la méthode de choix pour la reconstruire. Cet effet consiste en une déformation de l’espace-temps due au potentiel gravitationnel de l'amas (donc de sa masse). Il se traduit par une déformation de l’image des galaxies d'arrière-plan (cisaillement) et par une augmentation de leur brillance (« magnification »).

Nous travaillons à concevoir et développer les chaînes d'analyse permettant d'extraire le maximum d'information de la sonde amas de galaxies via l'étude jointe de l'effet de lentille faible et de leur abondance. Comme dans toute analyse visant à contraindre les paramètres cosmologiques, le contrôle des nombreux effets systématiques (liés aux effets de projection dans les amas, à la calibration de la mesure du cisaillement, à la reconstruction des redshifts, aux choix de modélisation, etc.) est fondamental. Ce travail hautement collaboratif conduit notamment au développement de codes publics (e.g. CLMM), validés entre autres sur des données simulées de la collaboration DESC.

Cisaillement gravitationnel : des images à l’analyse statistique

Un autre sonde cosmologique étudiée est celle du cisaillement gravitationnel dû aux galaxies, qui a une physique sous-jacente similaire à celle du cisaillement induit par les amas (voir ce qui précède).

Une problématique importante pour cette sonde, d’ailleurs commune à l’étude des amas, est celle du « blending » des galaxies, c’est-à-dire la superposition des galaxies sur la ligne de visée, du fait de la profondeur inégalée du relevé LSST. S’il n’est pas corrigé, cet effet pourrait impacter toute la chaîne d’analyse jusqu’à la reconstruction des paramètres cosmologiques. Nous travaillons donc à quantifier l’impact de ce blending sur l’estimation de masse des amas par lentille gravitationnel et sur la cosmologie.

À l’autre bout de la chaîne d’analyse, les méthodes d’extraction de l’information cosmologique contenue dans les données de lentillage sont aussi abordées. Nous travaillons à la génération de simulations cosmologiques au sein du « Working package » statistiques non-gaussiennes dans DESC. Ces simulations seront utilisées conjointement avec des outils statistiques novateurs (exploitant le « deep-learning ») pour des analyses « simulation-based » des données de LSST. Des prévisions montrent que ces méthodes, pourvu que les simulations atteignent la précision suffisante, peuvent être quatre fois plus informative que l’analyse standard basée sur les fonctions de corrélation à deux points. Nous avons déjà mis en œuvre certains de ces aspects dans l’analyse des données du « Dark Energy Survey », précurseur de Rubin-LSST.

Courants d’étoiles et contraintes sur la matière noire

Si le télescope Rubin est généralement pensé comme un outil pour contraindre la nature de l’énergie noire, il a été démontré que les grands relevés de galaxies fournissent également d’excellents et multiples moyens de contraindre la nature de la matière noire. En particulier, les modèles actuels de matière noire prédisent une formation hiérarchique de halos jusqu’aux masses sub-galactiques. L’étude de l’interaction gravitationnelle entre les halos de matière noire et les courants d’étoiles est l’un des rares moyens de détecter les halos sombres (sans baryons) à ces échelles.

Vue d’artiste de la Voie Lactée et de ses courants stellaires (points colorés), amas globulaires (symbole ‘étoile’) et galaxies naines sphéroïdes (petits cubes). © S. Payne-Wardenaar / K. Malhan, MPIA.

Les courants d’étoiles sont des galaxies satellites de la voie lactée qui ont été étirés par effets de marée jusqu’à former des traînées d’étoiles en orbite autour de notre Galaxie. En passant à leur proximité, les halos sombres de matière noire dévient et arrachent gravitationnellement des étoiles. L’analyse des fluctuations de densité des courants stellaires donnent des informations sur ces halos les ayant perturbés. La détection et la caractérisation de ces courants d’étoiles représentent donc un moyen de tester les prédictions des modèles dominants de matière noire, de type WIMP ou axion, et de les comparer aux modèles alternatifs comme ceux de matière noire chaude, floue ou auto-interagissante.

Rubin/LSST observera en dix ans vingt milliards d’étoiles qui permettront de découvrir de nouveaux courants stellaires sous les seuils de détection actuels, et d’augmenter la statistique des étoiles dans les courants déjà connus. Nous préparons les nombreux outils nécessaires à ces études avant de poursuivre avec les analyses du relevé pour, nous l’espérons, apporter un nouvel éclairage sur la matière noire.

Ciel transitoire et le « broker » d’alertes FINK de Rubin

Le monitorage profond d’une très large partie du ciel, répété environ tous les trois jours par l’observatoire Rubin, révélera un grand nombre d’objets transitoires. Les alertes, générées via un traitement des images en ligne et destinées à la communauté astronomique, seront traitées par sept « brokers » d’alertes, dont FINK, développé au sein de l’IN2P3 depuis 2020.

Parmi les millions d’alertes générées chaque nuit, l’équipe s’intéresse à celles qui pourraient révéler l’existence d'émission rémanente en provenance de sursauts gamma orphelin, c’est-à-dire des sursauts vus à grand angle par rapport à l’axe du jet. Dans cette configuration, les modèles prévoient que l'émission à plus basse énergie (domaines optique et radio) soit observable sous la forme de phénomène transitoire lent et de faible luminosité.

Un des objectifs de l’équipe est de découvrir des sursauts orphelins dans le relevé LSST, par le biais de FINK, dans des projets au sein du « Time Domain working group » de DESC, tout en s’appuyant sur la communauté française (qui a une forte expertise sur les transitoires). Identifier ne serait-ce que l'un de ces sursauts orphelins serait déjà une belle découverte. Si plusieurs dizaines peuvent être caractérisés, il sera possible de mieux contraindre les populations de sursauts gamma, la structure du jet, etc. Ces informations seront complémentaires aux observations dans le domaine gamma au sol et dans l'espace, mais aussi aux observations d'ondes gravitationnelles associées avec LIGO/Virgo. Elles permettraient par ailleurs de rechercher des signaux d’ondes gravitationnelles sous le seuil aux localisations et dates des sursauts orphelins détectés dans les données du LSST, amenant à la découverte de nouvelles sirènes standard pour la mesure de la constante cosmologique H0.

« Computing » dans LSST

Rubin va produire une quantité astronomique de données, de l’ordre de 20 PB par an, ce qui implique des infrastructures adaptées et des coûts significatifs pour le projet. Au-delà du traitement des données, les analyses scientifiques seront elles aussi gourmandes en ressources de calcul : l’équipe est très impliquée dans la caractérisation de ces besoins en calcul, en lien avec les responsables scientifiques et techniques du « computing » LSST France et le projet RubinOP (financé par la MITI du CNRS au printemps 2023) vise à l’optimisation de la « pipeline » de traitement des données du LSST, dans le but de réduire à la fois les coûts et l’empreinte environnementale du calcul.
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NIKA2

Télescope de 30-mètres de l'IRAM à Pico Veleta, à 2850 mètres (Sierra Nevada espagnole).

Il s'agit d'une caméra à base de matrices de KIDs pour des observations dans le domaine millimétrique avec le télescope de 30 m de l'IRAM. La caméra a été conçue et construite par la collaboration NIKA2 grâce à un financement ANR. Le LPSC s’est fortement impliqué dans la construction de NIKA2 et a pris en charge l’électronique et le « commissioning ». NIKA2 possède deux bandes en fréquence (1,2 et 2 millimètre) et des milliers de KIDs. Il s’agit d’un instrument unique pour des observations du continuum dans le domaine millimétrique. La collaboration NIKA2 a obtenu de l’IRAM 1300 heures de temps garanti repartis sur 5 Large programmes. Le LPSC a pris en charge le grand programme d'observation Sunyaev Zel'dovich (SZ) dédié à la cosmologie avec les amas de galaxies. Ce programme consiste dans des observations SZ résolues de 35 amas à des redshifts entre 0,5 et 0,9 issus des catalogues Planck et ACT. Il constitue une pièce maîtresse pour la mesure de la relation d’échelle liant la masse des amas et à leur observable SZ, et du profil de pression universel des amas, qui sont capitaux pour la cosmologie avec les amas de galaxies. Nous avons également pris en charge la construction du système de mesure en polarisation, que nous utilisons dans l’objectif d’étalonner en polarisation les futures expériences CMB visant la mesure des modes B primordiaux associés à l’inflation.
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RadioForegroundsPlus (ERC)

Il s’agit d’un projet HORIZON-CL4-2023-SPACE-01, dont l’équipe est co-PI, qui vise la caractérisation précise des émissions en polarisation de la poussière et le synchrotron galactique afin de pouvoir diminuer leur contamination dans la mesure des anisotropies en polarisation du CMB et notamment des modes B primordiaux. Ce projet fait suite à l’ERC H2020 COMPET-5 RADIOFOREGROUNDS, dont l’équipe était également co-PI.  Ce projet a permis la livraison d’un code public pour la modélisation du champ magnétique galactique et des émissions d’avant-plan en polarisation.
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Rayonnement cosmique et détection indirecte de matière noire

Les mesures du rayonnement cosmique avec AMS-02 et des gamma avec Fermi-LAT (et CTA), au-delà de nombreux aspects astrophysiques, permettent de sonder différents candidats matière noire. Ces deux thématiques (et grandes questions associées) ne peuvent progresser que par une approche à la fois multi-longueur d’ondes (radio, X, γ) et multi-messagers (photons, neutrinos, leptons et noyaux, voire ondes gravitationnelles). Même si cette activité est devenu minoritaire au sein de l’équipe, plusieurs outils très utilisés par la communauté continuent d’être maintenus (base de données du rayonnement cosmique CRDB, code de calcul des signaux matière noire gamma avec CLUMPY, code de propagation USINE).
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SO

L’expérience Simons Observatory (SO), qui vise la mesure des anisotropies en température et polarisation du CMB avec une précision inégalée, est en cours d’installation dans le désert d’Atacama au Chili. Avec six instruments de type SAT (« small aperture télescope ») et un LAT (« large aperture télescope »), SO permettra à la fois l’étude des modes B primordiaux en polarisation du CMB et la cartographie de la matière dans l’Univers grâce à l’effet de lentille gravitationnelle et à l’effet SZ. Il s’agit à la fois d’un projet avec un très grand potentiel scientifique dans le domaine d’intérêt de notre groupe et aussi un « pathfinder » de luxe pour les instruments de nouvelle génération comme CMB-S4. Dans le cadre de l’appel à projet CNRS AAR, nous proposons la construction et l’équipement d’un SAT avec un nouvel instrument basé sur la technologie KID développée par le GIS-KID à Grenoble. En termes de mesure de la polarisation nous envisageons d’utiliser une technologie similaire à celles de NIKA et NIKA2. Visant un instrument observant à haute fréquence (supérieure à 200 GHz) et grâce à la technologie KID, nous pourrions avoir une contribution significative à SO de part : (i) une meilleure couverture du plan focal ; (ii) de la redondance pour la soustraction de la contamination atmosphérique ; et (iii) un bras de levier en fréquence plus important pour réduire la contribution de la poussière galactique aux modes B primordiaux du CMB. Dans l’hypothèse d’un financement en 2024, il est réaliste d’envisager une installation dans la deuxième phase de l’exploitation (« Advanced SO »). Nous souhaitons également nous investir sur les analyses cosmologiques dans le cadre de l’effet de lentille gravitationnelle et des amas de galaxies. Ces analyses ont de forts liens avec nos travaux actuels dans le LPSZ (avec NIKA2) et constitueront un tremplin pour notre participation à CMB-S4 et LiteBIRD.
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Membres de l'équipe

[contact : prenom.nom at  lpsc.in2p3.fr]

Permanent.e.s

  • Johan BREGEON (CR) – Sursauts gamma orphelins avec LSST, broker d'alerte FINK
  • Andrea CATALANO (CR) – Instrumentation KIDs, CMB sol et espace
  • Céline COMBET (DR) – Cosmologie avec les amas, LSST, Euclid, détection indirecte matière noire
  • Cyrille DOUX (CR) – Lentillage gravitationnel, simulations, statistiques non-gaussiennes, machine learning
  • Marine KUNA (Maîtresse de conférence UGA) – Courants stellaires et blending avec LSST
  • Juan MACÍAS-PÉREZ (DR) – Euclid, NIKA2, instrumentation, CMB, RadioForegrounds+
  • David MAURIN (CR, responsable d'équipe) – Rayonnement cosmique, détection indirecte matière noire
  • Frédéric MAYET (Professeur UGA) – SZ avec NIKA2, CMB sol et espace
  • Anna NIEMIEC (Maîtresse de conférence UGA) – Amas de galaxies, simulations, cosmologie, LSST
  • Laurence PEROTTO (DR) – CMB sol et espace, SZ avec NIKA2, CMB lensing, Euclid, corrélations croisées
  • Alessia RICATTO (CPJ CNRS) – Instrumentation KIDs et polarisation, CMB sol et espace

Post-doctorant.e.s

  • Juan MENA FERNÁNDEZ (2023-2025) – Lentillage gravitationnel, simulations
  • Mateo FERNANDEZ-TORREIRO (2023-2025) – NIKA2, CONCERTO, CMB, RadioForegrounds+
  • Aparajita SEN (2024-2026) - RadioForegrounds+

Doctorant.e.s

  • Damien CHEROUVRIER (2022-2025) - Caméras KIDs
  • Marina MASSON (2022-2025) – LSST (sursauts gamma orphelins)
  • Louis MIROUZE (2024-2027) – Euclid (amas de galaxies)
  • Alice MOYER-ANIN (2022-2025) – NIKA2 (programme LPSZ)
  • Matthieu PÉLISSIER (2024-2027) – LSST (courants stellaires et matière noire)
  • Manon RAMEL (2022-2025) – LSST (« blending »)
  • Sofia SAVORGNANO (2022-2025) – KIDs et télescopes CMB

Thèses en cours

  • Challenges en astrophysique et en cosmologie avec des caméras KIDs
     
    Damien Cherouvrier (dir. J. F. Macías-Pérez), 2022-2025
  • Identification des sursauts gammas orphelins dans le domaine optique avec l'observatoire Vera C. Rubin et le broker d'alerte FINK
     Marina Masson (dir. J. Bregeon), 2022-2025
  • Analyse des données Euclid et cosmologie avec les amas de galaxies
     
    Louis Mirouze  (dir. J. Macías-Pérez), 2024-2027
  • Cosmologie à partir des observations SZ d'amas de galaxies avec la caméra NIKA2 au télescope de 30 mètres
     
    Alice Moyer-Anin (dir. F. Mayet), 2022-2025
  • Contraintes matière noire avec les courants stellaires dans LSST
     
    Matthieu Pélissier  (dir. M. Kuna), 2024-2027
  • Analyse cosmologique des données de lentillage gravitationnel faible dans Rubin-LSST : effets observationnels et statistiques non-gaussiennes
     
    Manon Ramel (dir. C. Doux et M. Kuna), 2022-2025
  • La technologie de KIDs pour la prochaine génération de télescopes CMB
     
    Sofia Savorgnano (dir. A. Catalano & A. Monfardini), 2022-2025

Thèses soutenues (depuis 2020)