M. | Buenerd - Directeur de recherche | ||
J. | Collot - Président de jury | ||
M. | Khlopov - Rapporteur | ||
F. | Lediberder - Examinateur | ||
R. | Pain - Rapporteur | ||
G. | Pelletier - Rapporteur |
Les quelques mots de remerciements constituant traditionnellement les pages les
plus lues (souvent les seules !) des mémoires de thèse et d'habilitation, on me pardonnera,
j'espère, une certaine prolixité et un recours un peu trop systématique
aux superlatifs. Il n'est pas si fréquent de pouvoir s'exprimer en toute
liberté et je présente, par avance, mes excuses à ceux qui penseront, à
raison, que l'on dépasse ici le cadre strictement scientifique. Chaque
mot, en tout cas, est absolument sincère.
Je remercie donc Johann Collot, directeur du LPSC, de mener son laboratoire
avec fougue, détermination et courage mais aussi pour la confiance qu'il me témoigne.
Je remercie Joël Chauvin, directeur de l'ISN, à qui je dois beaucoup. Il est rare
et réconfortant de voir le tableau d'un directeur de laboratoire
orné de
diagrammes de Feynmann. Cet amour de
la science n'est, manifestement, pas
incompatible avec la rigueur de la gestion et la démonstration fut
exemplaire.
Je remercie Maxim Khlopov, Guy Pelletier et Reynald Pain de me faire l'honneur de
rapporter sur ce travail. Je remercie François Lediberder d'accepter d'être
examinateur. Il est de ceux qui ont fait de mes quelques années au LPNHE un moment
humainement et scientifiquement si enrichissant.
Je remercie Michel Buenerd, coordinateur du groupe AMS, parce que,
contrairement à quelques rumeurs perdues dans les oubliettes de l'Institut, il est,
à mon sens, un meneur - presque - parfait. Son énergie et son enthousiame
sont une leçon pour les jeunes. Et, surtout, il pense en physicien.
Je remercie Gaëlle Boudoul avec qui fut entrepris l'essentiel du travail ici
présenté. Cette aventure scientifique, menée avec beaucoup d'enthousiasme
et de plaisir, fut pour moi l'occasion de découvrir ses talents de chercheur
rigoureuse et d'enseignante singulièrement dévouée. Mais ce fut aussi
une chance d'apprécier ses qualités humaines très rares.
Je remercie Laurent Derome, tout simplement parce qu'il est tout autant
un collègue et un ami sympathique et attentionné qu'un scientifique
brillant et cultivé. Et puis, j'aime beaucoup son rapport au monde: critique,
original et, surtout, libre.
Je remercie l'ensemble de l'équipe AMS, et en particulier Konstantin Protassov,
Jean-Pierre Scordilis, Joseph Pouxe, Laurent Gallin-Martel, Bruny Baret, Remy
Duperray et
Marciano Vargas. Travailler avec eux est un plaisir.
Je remercie Pierre Salati. Parce qu'au-delà d'un collaborateur exceptionnel, il est
pour moi un exemple. Il me fait penser à cette phrase de Michel Schneider qui,
se
référant à Glenn Gould, évoquait ces "êtres rares, artistes toujours,
qui, comme le disait Baudelaire de Wagner, aux
mauvaises heures, consolent d'être là".
Je remercie Richard Taillet, Fiorenza Donato et David Maurin. Réfléchir
avec eux est de ces moments privilégiés où la science devient humaine et
la physique un régal.
Je remercie Gilles Henri pour unir tant de compétences et de gentillesse.
Je remercie Nicolas Ponthieu pour ses subtiles qualités d'ami et pour
son attentive présence. Un clin d'oeil
complice à Frederic Mayet dont les incessantes
râleries ont le don de me mettre de bonne humeur et de me rappeler, en
contrepoint, le privilège qu'est le nôtre dans l'exercice du métier de
physicien.
Je remercie Julien Grain qui commence tout juste sa thèse mais maîtrise déjà
avec virtuosité et inventivité les trous noirs à 11 dimensions !
Je remercie Charling Tao. Si tous les physiciens pouvaient faire preuve de tant
d'honnêteté, d'intransigeance, de passion et de culture...
Je remercie Monsieur Lambert pour ce singulier mélange d'amour et
d'intelligence qui siège dans son regard. Je le remercie pour sa lumineuse et
bienveillante présence, pour son immense savoir et pour l'humanité de son humanisme.
Je remercie Monsieur Monnoyer
pour son énigmatique et délicieuse attitude d'esthète et de métaphysicien
face au monde. Je le
remercie pour m'avoir appris à ne plus aimer Heidegger.
Philosophes jusqu'à l'Être.
Je remercie mes oncles, Claude et Michel Nuridsany, oasis de délicatesse
intellectuelle et de connaissance.
Je remercie ma mère. Exceptionnelle, toujours; altruiste, par essence; triste,
bien-sûr. Complicité singulière. Je remercie mon père. Mystérieux, un
peu; droit, évidemment; généreux, sans limite. Etonnant, en fait.
Je remercie ceux que j'ai blessés et qui ont pardonné.
Je remecie Cécile, ma super puce-femme-astronomette. Je la remercie tant.
Pour ce qu'elle est et que, comme le conseille Wittgenstein, je ne saurais
écrire. Pour ce qu'elle m'a donné, au-delà de toute valeur: sa vie et un
petit elfe.
Je remercie Ulysse, né le lendemain de la rédaction des premières lignes
de ce mémoire et, déjà, si présent...
Je ne remercie pas celui qui, fort d'un prix Nobel, ou de toute autre
reconnaissance institutionnelle, oublie le respect, la dignitié et,
finalement, l'intelligence, les plus élémentaires. Triste et grotesque farce.
Je ne remercie pas ceux qui, avec les doctorants, les physiciens ou, plus
généralement avec les hommes sous leur responsabilité, utilisent leur -
réelle - capacité de nuisance pour se procurer l'illusion - virtuelle - d'un
pauvre pouvoir. Artefact décevant. Je ne remercie pas ceux qui ont oublié
pourquoi ils cherchent à conférer un tant soit peu d'intelligibilité au cosmos,
qui ont renié leur engagement sur le chemin de la connaissance, qui ont confondu
la recherche de la vérité avec l'exercice de
l'autorité. Ubuesque malentendu. Je ne remercie pas ceux qui refusent
d'envisager leur désuétude, de questionner leur présence, de considérer
leur chute. Dangereuse prétention. Je ne remercie pas ceux qui ne ressentent
plus le silence des bêtes, l'infinie douleur de ce grand autre, la déréliction
de ces être réifiés. Empathie perdue. Je ne remercie pas ceux qui se
résignent à ne plus
porter un regard tendre et sur la planète, indigné sur les profanations
qui lui sont imposées et révolté sur les exactions dont elle est le
siège. Folie, simplement.
Je ne remercie pas ceux qui confondent
la vie et l'existence, l'art et le divertissement, la morale et l'éthique,
la raison et l'entendement,
le choix et la liberté, le style et la manière. Douloureuse absence. Je ne remercie pas ceux qui, comme
le craignait Pétrarque, ont cessé d'aimer. Morts déjà.