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Un grand nombre de travaux théoriques sont consacrés à l'étude des trous
noirs en espace Anti-De-Sitter (i.e. avec une constante cosmologique
négative), voir par exemple [132] et les références incluses.
La motivation sous-jacente est liée à la correspondance AdS/CFT
qui établit un lien isomorphe entre les théories de champ
conformes et les théories en espace Anti-de-Sitter. Il me semble que, même
si elles sont
très élégantes d'un point de vue mathématique, ces études sont sans
grand lien avec le monde physique. D'abord parce que les observations
cosmologiques ne s'accordent bien evidement pas avec cette image. Ensuite parce
que, même si on fait l'hypothèse phénoménologique que l'espace puisse
être asymptotiquement AdS au voisinage des trous noirs, il s'ensuivrait des
phénomènes sans doute en désaccord avec l'expérience. Nous proposons en
effet d'étudier la thermodynamique des trous noirs supsermassifs en espace
AdS. La température s'écrit alors [132] :
avec (cette notation est souvent utilisée à D dimensions :
). Autrement dit, dans ce cas, la température augmente avec le rayon gravitationnel pour les très grandes valeurs de
! Intuitivement, on peut comprendre ce phénomène comme un effet
essentiellement géométrique : les fluctuations sont indépendantes du trou
noir et c'est la taille de l'horizon qui joue. Etant donné qu'aucune
évaporation n'est observée en provenance des trous noirs siégeant au coeur
des galaxies (qui, à la différence des PBH, jouissent de l'immense
privilège d'exister de façon "certaine") nous pensons pouvoir
mettre une limite supérieure assez contraignante sur la valeur absolue locale d'une
constance cosmologique négative. La difficulté technique de ce travail en
cours est liée au calcul des grey-body factors qui n'est alors pas
triviale. Nous pensons essentiellement utiliser les gammas (émis directement et
résultant de la désintégration de pions neutres) mais il n'est pas
exclu que d'autres particules puissent également conduire à des résultats
intéressants. Il s'agirait ici de montrer que l'étude des trous noirs en
espace AdS telle qu'elle est couramment pratiquée en physique mathématique
n'a finalement pas grand sens.
CONCLUSION
Ce qu'on ne saurait dire, il faut le taire
Dernier aphorisme du Tractatus Logico-Philosophique,
Ludwig Wittgenstein
Les trous noirs primordiaux sont des objets fascinants. Mais, cette
physique, il faut bien le reconnaître, est parfois spéculative...
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Aurelien Barrau
2004-07-01