La théorie des champs quantiques montre que le vide ne peut pas être simplement décrit comme correspondant à un tenseur énergie-impulsion strictement nul, l'état vide devant être défini pour satisfaire :
Ceci est habituellement interprété comme la définition de l'absence
de particules et l'on peut ainsi s'attendre à ce qu'un observateur
accéléré ne perçoive aucune particule puisque l'élément de matrice
alors modifié sera également nul. Cependant, cette conclusion est fausse :
un observateur accéléré détectera en fait une radiation thermique qui
est le résultat direct de son mouvement. Ceci a été montré dans les
grandes lignes par Davies [9], puis analysé en détail par Unruh
[10].
Ces émissions sont connues sous le nom de radiations Unruh ou plus
généralement d'effet Unruh.
La solution du paradoxe réside dans le fait que le concept de particule doit être défini de façon opérationnelle. Le modèle le plus simple de détecteur est un appareil composé de différents niveaux d'énergie interne qui peut être caractérisé par un "champ de détecteur" . L'appareil détectera alors des particules au travers du terme usuel d'interaction dans le Lagrangien où est le temps propre de détecteur (on suppose un champ scalaire par souci de simplicité). Par définition, la détection d'une particule se traduisant par l'excitation du détecteur, la transition au premier ordre est :
Si l'on considère tout d'abord ce qui se passe lorsque le détecteur est
maintenu stationnaire, mais immergé dans un bain thermique avec
, le taux de détection est1.2 :
Considérons maintenant que l'état initial est vide mais que le détecteur
accélère. La trajectoire de l'appareil subissant une accélération
propre constante est
ce qui conduit [11] à:
(1.15) |
(1.16) |
L'application de ces résultats permet de retrouver la
température de Hawking définie dans le paragraphe précédent : un observateur en
chute libre ne verrait aucune radiation, mais un observateur stationnaire
accélère par rapport à son repère inertiel et doit percevoir une
radiation décrite par l'analyse précédente (ce n'est autre que le principe
d'équivalence : gravité
accélération). Dans le cas de
la métrique de Schwarzschild, l'accélération propre pour cet observateur
au repos dans le champ gravitationnel d'un trou noir
à
constant est :
(1.17) |