Les effets quantiques sont inexistants pour les trous noirs massifs (i.e. typiquement au-delà de quelques où représente la masse du Soleil) mais peuvent se manifester au voisinage des objets les plus compacts. Ceci n'est pas surprenant puisque la gravité de surface d'un trou noir (et la force de marée) est d'autant plus forte que celui-ci est petit. On peut fixer les idées en théorie newtonienne : la masse apparaît linéairement au numérateur de la force gravitationnelle, favorisant effectivement les larges trous noirs, mais le rayon de Schwarzschild (lui-même proportionnel à la masse) apparaît au dénominateur de cette même force de façon quadratique. Les trous noirs légers sont donc les plus propices à l'existence d'un champ intense à l'extérieur de l'horizon. Ce sont aussi les plus denses : la masse volumique d'un trou noir supermassif ne dépasse pas celle de l'eau...
Considérons ici une approche intuitive pour laquelle le champ gravitationnel d'un
trou noir est classique et fixé (i.e. sans backreaction).
Dans le vide, des particules virtuelles sont constamment créées, interagissent
entre elles et s'annihilent. En présence d'un champ extérieur, certaines
d'entre elles peuvent acquérir suffisamment d'énergie et devenir
réelles.
Soit la probabilité de créer une particule dans un champ extérieur
(pas nécessairement gravitationnel).
Pour des corpuscules virtuels d'une même paire, la probabilité que
l'un se trouve à la distance de l'autre est proportionnelle à
, où
est la longueur
d'onde Compton de l'objet de masse .
Si le travail du champ extérieur sur cette
distance (égal à si l'on note la charge de la particule) est supérieur à
l'énergie de masse des particules (), alors les particules peuvent
devenir réelles. La probabilité associée est
donc
où et
dépendent des caractéristiques du champ.
Un exemple connu de création de particules dans un champ extérieur est celui
des paires électrons-positons en présence d'un champ électrique.
Schwinger a montré [7] que le taux de production
par unité de temps et de volume s'écrit :
Dans le cas des trous noirs, Stephen Hawking [8] a montré
que le vide présentait des instabilités et en a déduit l'existence
d'une température effective
où est la gravité de surface caractérisant la "force" du champ
gravitationnel sur l'horizon.
Pour un trou noir de Schwarzschild,
, et l'expression
de la température de Hawking est :
(1.2) |
(1.3) |