La formation de trous noirs ne pose, en soi, pas de problème astrophysique particulier: elle est prévue dans le cadre de l'évolution stellaire pour les astres massifs. Après avoir été suggérée par l'astronome soviétique Zeldovitch et l'astronome américain Salpeter, c'est l'anglais Rees qui a étayé la théorie plaçant un trou noir au centre des AGN en justifiant le contexte astrophysique de cette hypothèse. Le noyau des galaxies est effectivement constitué d'une grande densité d'étoiles (la galaxie d'Andromède comporte une centaine de millions de masses solaires dans un rayon d'une année lumière) qui ne manifestent pas nécessairement d'activité particulière mais peuvent, sous l'effet d'un perturbation, conduire à un agrégat central évoluant en trou noir. Celui-ci peut alors accréter la grande quantité de matière environnante. Pour qu'un rayonnement, semblable à celui des AGN, soit émis, il est cependant nécessaire que les étoiles soient disloquées afin de produire du gaz qui pourra se disperser et rayonner .
Il existe plusieurs moyens pour produire des dislocations stellaires au voisinage
d'un trou noir. Les étoiles peuvent être brisées par des effets de marée,
très intenses dans certains cas. La rupture totale de l'étoile devient alors
possible et un gaz très chaud pourra être émis. Les collisions stellaires
sont également envisageables lorsque la densité des astres est très importante
(de l'ordre de étoiles par année lumière cube). Il se produit alors
des chocs à très grandes vitesses au cours desquels les étoiles sont
brisées et transformées en rayonnement [2] [3].
La figure 1.1 présente une vue d'artiste d'un AGN [4].