Lorsqu'un rayon gamma cosmique pénètre dans l'atmosphère de la Terre,
il interagit avec celle-ci et induit une création de paires:
Une cascade induite par un rayon gamma est ainsi essentiellement constituée
d'électrons, de positons et de photons. On la qualifie pour cette raison de
cascade électromagnétique. Un modèle simplifié de développement a
été développé par Heitler [61]. Il consiste à
considérer qu'un photon parcours une distance
avant de
créer une paire. Ensuite, les électrons sont supposés parcourir la même
distance et rayonner la moitié de leur énergie par processus de bremsstrahlung.
Il s'ensuit qu'après une longueur
, le nombre de particules (c'est-à-dire
d'électrons, de positons et de photons) est de
et que l'énergie
moyenne avoisine
, où
est l'énergie initiale.
La cascade continue de se développer de façon
exponentielle jusqu'à ce que l'énergie des photons ne soit plus suffisante
pour créer des paires.
Le nombre de particules augmente ainsi jusqu'à une certaine profondeur,
qualifiée de maximum de la cascade, pour laquelle l'énergie moyenne est
égale à l'énergie critique . Celle-ci, de l'ordre de 84.2 MeV dans
l'air, est le seuil au-dessus duquel les électrons et les positons perdent plus
d'énergie par effet bremsstrahlung que par ionisation.
Le nombre de photons et de particules est approximativement
donné par:
Les cascades initiées par des hadrons sont très différentes dans leur
structure. Les premières interactions produisent des pions secondaires
avec des moments transverses importants. Il s'ensuit que ces
événements comportent beaucoup plus de
muons et des fluctuations nettement plus importantes. Le front d'onde est moins
régulier et la tache Tcherenkov plus "morcelée" n'est pas nécessairement
connexe. Les critères de
discrimination hadronique seront passés en revue ultérieurement.
Pour une source d'intensité comparable à la nébuleuse du Crabe, le rapport
gammas/hadrons au déclenchement est de l'ordre de 1/5000.