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En plus de l'émission de raies, fondamentale mais relativement
indépendante des phénomènes de haute énergie étudiés ici, les AGN
présentent plusieurs sources potentielles de rayonnement [23],
[24].
Emission de corps noir
L'émission de corps noir caractérise le spectre d'un objet en équilibre
thermique qui serait à la fois un parfait absorbeur et un parfait émetteur de
radiations. Dans le cas des noyaux actifs de galaxie, l'émission de corps noir
est essentiellement associée aux phénomènes prenant naissance dans le
voisinage direct du disque d'accrétion. Elle peut également être associée
au rayonnement de nuages proches de l'AGN.
Le rayonnement émis suit la loi de Planck
en watts par mètre carré par unité d'angle solide et par intervalle de
fréquence avec la fréquence et la température.
Dans la pratique, les corps noirs idéaux sont rares et il est
souvent nécessaire d'avoir recours à l'émission de corps gris. C'est par
exemple le cas lorsque l'on veut expliquer les différences entre certains types
de spectres d'AGN par des effets d'absorption dans des tores de "poussières".
Le flux émergeant s'écrit alors [25]
où est l'angle solide, la température de la poussière,
l'indice d'émissivité et
la profondeur optique. C'est une équation très élégante mais
techniquement délicate à utiliser car la plupart des paramètres demeurent
inconnus [25].
Emission synchrotron
L'émission synchrotron se produit quand une particule chargée
(vraisemblablement un électron dans le cas des AGN) traverse un champ
magnétique. La force de Lorentz subie par l'électron l'oblige à décrire
une hélice dont l'axe coïncide avec la direction du champ.
L'accélération ainsi produite (radiale) occasionne l'émission d'un
rayonnement colinéaire à la vitesse de la particule. La fréquence à
laquelle le plus grand nombre de photons sont émis est
où est
l'intensité du champ magnétique en Tesla et l'énergie cinétique de
l'électron en eV. Il est peu probable que des photons gamma au-delà du MeV
soient produits directement par effet synchrotron car cela nécessiterait des
vitesses extrêmes et des champs magnétiques très intenses (la valeur
dépend du site de radiation, elle varie de quelques Gauss à quelques
centaines de Gauss entre le disque d'accrétion externe et le disque
d'accrétion interne). En revanche,
la présence de photons synchrotron à plus basse énergie est détectable
à travers la forme du spectre et la polarisation du rayonnement. Dans les
sources compactes, l'émission synchrotron peut être immédiatement
réabsorbée: c'est le phénomène d'auto-absorption synchrotron. Cet
effet est essentiel pour comprendre la coupure dans l'infrarouge lointain de
certains quasars.
Diffusion Compton et Compton-inverse
Un électron stationnaire peut être accéléré par un photon incident qui
lui transfère une partie de son énergie et de son impulsion. Le phénomène
inverse peut aussi avoir lieu et c'est alors l'électron qui communique de
son énergie
au photon. Lorsque la longueur d'onde du photon cible - vue du référentiel de
repos de l'électron - est très inférieure à la longueur d'onde de Compton
, le régime est dit de Klein-Nishina (par opposition à celui
de Thomson) et la quasi-totalité de l'énergie de l'électron peut être
communiquée au photon.
La fréquence moyenne des photons diffusés est
où est la fréquence initiale. L'indice spectral du rayonnement est
alors donné par
où est la pente de la fonction de
distribution des électrons. Dans une zone où le flux d'électrons relativistes est
important, les photons peuvent subir de multiples diffusions
Compton-inverse. Si le rayonnement synchrotron est très intense, il peut
y avoir un phénomène de diffusion des électrons sur le champ
qu'ils produisent: c'est l'effet Auto-Synchrotron Compton dit SSC (pour
Self-Synchro Compton).
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Aurelien Barrau
2004-07-01