La méthode mise en oeuvre pour étalonner le détecteur Thémistocle consiste
à supposer connu le flux des rayons cosmiques et à utiliser celui-ci comme
faisceau-test afin de déterminer certains paramètres de la simulation liés au
détecteur et à l'atmosphère. Cette démarche, mise au point il y a plusieurs
années [33], a été reprise pour tenir compte d'une éventuelle
dérive de l'instrument et d'un certain nombre de modifications (telles le
changement des photomultiplicateurs par exemple).
La première étape consiste à reproduire par les simulations Monte-Carlo
le taux de déclenchement expérimental. Pour ce faire, on peut définir un
coefficient qui est un facteur global de compensation par lequel il faut
multiplier la quantité de charge à la sortie des photodétecteurs, ou
l'amplitude des impulsions générées pour chaque événement Monte-Carlo,
afin de simuler correctement cette observable.
Pour déterminer avec précision cette grandeur, il est donc nécessaire de connaître le spectre et la composition chimique des hadrons. Dans la gamme d'énergie qui nous intéresse ici, les mesures sont directement accessibles en ballons atmosphériques ou grâce aux satellites. Il faut néanmoins être conscient que les détecteurs embarqués - de petite taille - n'ont accès qu'à de faibles statistiques et possèdent une résolution en charge limitée qui implique une erreur importante sur le flux absolu. La répercussion de ces incertitudes sur l'étalonnage entrepris a été évaluée à environ 15%. Le tableau 10.1 donne les flux utilisés [77] [78] [79] [80] [81] [82]. Les protons ne constituent qu'une faible part du flux de rayons cosmiques chargés reçu au niveau de la Terre.
En supposant, ce qui est une bonne approximation, que la charge des impulsions est
proportionnelle à l'énergie de la particule ayant donné naissance à la
cascade, l'acceptance du détecteur après application du coefficient peut
être écrite comme étant fois l'acceptance avant application. On peut
donc évaluer, compte-tenu de ce que le spectre suit une loi de puissance,
La deuxième étape consiste à ajuster les distributions de charge
expérimentales et simulées à l'aide d'un cefficient . Celui-ci doit tenir
compte des variations du taux de déclenchement en fonction de la charge totale
récoltée, de la charge moyenne en fonction de la distance à l'axe de la
cascade et de la charge totale moyenne en fonction de la distance du point d'impact
au centre du champ [33].
Les corrections à appliquer ont été trouvées très peu différentes de celles mises en oeuvre lors des précédentes campagnes d'observations sur la nébuleuse du Crabe. En revanche, les profils d'énergie utilisés pour la reconstruction ont été recalculés aux angles zénithaux adaptés à l'observation de Mrk501.