Après plus de deux ans de conception, suivis d'une bonne année de construction, le LPSC livre son premier composant grandeur nature destiné à la ACCUMULATEUR 400 LITRES ET APPENDICES ATLAS 1jouvence du détecteur ATLAS. En effet, à l'horizon 2028, la luminosité du LHC (l'intensité des collisions proton-proton) sera accrue d'au moins un facteur 3. Pour faire face à cet accroissement, le détecteur ATLAS doit être substantiellement modifié. En particulier, son trajectomètre central sera totalement reconstruit dans une technologie basée exclusivement sur des capteurs en silicium. Le nombre de ses canaux d'électronique passera alors à environ 6 milliards, engendrant une dissipation de chaleur de 300 kW. Depuis 2016, le LPSC est partenaire du CERN dans la conception du système de réfrigération de cet appareil. Ce système utilise une boucle de dioxyde de carbone diphasique (liquide-gaz) dont la pression et la température (jusqu'à -45 °C) sont pilotées par un réservoir sous pression appelé accumulateur. Étant donné l'énorme volume à refroidir, cet accumulateur en acier inoxydable peut contenir jusqu'à 400 litres de CO2 sous une pression pouvant atteindre 100 bars.
Il est instrumenté de façon à pouvoir mesurer en temps réel les pressions et les températures de toutes ses dépendances et à piloter ainsi la pression (et donc la température) de la boucle de refroidissement. Le premier accumulateur conçu et construit par le LPSC vient d'être livré au CERN. Il comporte plus de 300 composants qui ont dû être assemblés par soudure TIG (électrode de tungstène et gaz inerte) sur tuyauterie à haute pression (100 bars) : au total 285 soudures de très haute technicité, dont la majorité a été réalisée au laboratoire. Son installation au sein de la première station de refroidissement nommée DEMO est en cours. La mise en service et les tests de l'ensemble sont prévus dans les mois à venir. Six stations de la sorte seront nécessaires pour maintenir la température d'ATLAS.